Communiqué de presse Natagora : L'IMPACT DU CLIMAT SUR LES ESPECES LOCALE
Pinson des arbres Photo js (C)
Un problème qui intéresse tous les naturalistes : l'impact du dérèglement climatique sur la faune et la flore.
Je vous propose le communiqué de presse de Natagora sur ce sujet qui concerne toute l'Europe.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE NATAGORA
13 novembre 2015
(c) Natagora
Climat : l'impact sur nos espèces locales
Grâce à un large réseau de naturalistes présents sur le terrain, Natagora observe depuis plusieurs années l’impact des changements climatiques sur nos espèces locales. L’association ira porter plusieurs revendications à la COP21 à Paris.
Depuis le début des relevés météorologiques en Belgique en 1833, la température moyenne a augmenté de 2°C dans notre pays. L’impact sur la biodiversité en Wallonie et à Bruxelles est indéniable. Certaines espèces apparaissent (guêpier d’Europe, araignées, libellules), d’autres sont menacées (tétras-lyre, pipit farlouse).
Les grues cendrées de plus en plus précoces
En Europe, les premiers retours des oiseaux migrateurs sont en moyenne de plus en plus précoces. Les observations faites sur le terrain en Wallonie s’inscrivent en droite ligne dans ce constat. Ainsi, dans les années 1980, la moitié des grues cendrées en migration printanière nous avaient déjà survolés le 15 mars. Ces dernières années, dès le 4 mars, elles sont déjà passées. On peut donc affirmer que la grue avance sa migration d’une journée tous les 4 ans.
Photo : Grues cendrées (Thierry Gridlet)
Face à ces changements, les zones naturelles protégées jouent de nombreux rôles positifs. Elles régulent l’émission des gaz à effet de serre dans l’atmosphère en fonctionnant comme puits de carbone. Face aux dérèglements dus au réchauffement, un vaste réseau de zones naturelles joue un rôle de refuge pour les espèces dont les aires de répartition changent.
Le coucou change d’hôtes
Le coucou migre jusqu’en Afrique tropicale pour passer la mauvaise saison et revient pondre dans le nid d’autres espèces pour l’élevage de ses jeunes. Les dates de son retour de migration n’ont été que très légèrement modifiées. Mais certaines des espèces qu’il parasitait (comme l’accenteur mouchet et le pipit farlouse) sont bien plus en avance. Le coucou arrive donc maintenant trop tard pour déposer ses œufs dans les nids de ces deux espèces. Il parasite donc d’autres espèces, en particulier la rousserole effarvatte. Si le lien entre le déclin constaté du coucou (Europe : -16% depuis 1980, Wallonie : -60 % depuis 1990) et le changement d’espèces parasitées n’est pas encore établi, cet exemple montre que les changements climatiques peuvent fortement influencer les relations entre espèces et modifier le fonctionnement des écosystèmes.
Photo : Coucou gris (Aurélien Audevard)
Des investissements et des politiques courageuses dans les économies d’énergie, les énergies renouvelables et l’empreinte carbone doivent voir le jour à tous les niveaux de pouvoir pour limiter le réchauffement. Cependant, certains projets à image verte sont en fait désastreux pour la biodiversité. Les agro-carburants, par exemple, mais également l’éolien non réfléchi. En Belgique, les activités humaines, responsables notamment de la fragmentation des paysages, aggravent les effets du réchauffement en entravant les changements d’aire de répartition des espèces peu mobiles.
Une politique ambitieuse de mise en place d’aires naturelles protégées constitue donc une action essentielle de l’adaptation aux changements climatiques. La conservation, la restauration et le développement de la biodiversité peuvent et doivent donc faire partie intégrante de la stratégie pour faire face aux changements climatiques.
Les populations d’oiseaux se déplacent vers le Nord
Les données récoltées par les ornithologues amateurs montrent une modification progressive des communautés d’oiseaux qui nichent en Wallonie. Elles intègrent de plus en plus d’espèces méridionales tandis que les espèces nordiques sont de moins en moins abondantes. Cette tendance est généralisée dans le Nord-Ouest de l’Europe. Les communautés évoluent à la vitesse de 2 km par an. C’est-à-dire que l’avifaune d’un endroit donné est maintenant identique à celle qui se trouvait 50 km plus au sud, 25 ans plus tôt. Ainsi, chez nous, certaines espèces se raréfient : le pipit farlouse, la grive litorne ou la pie-grièche grise. D’autre espèces, à tendance méridionale, progressent, comme le tarier pâtre ou l’hypolaïs polyglotte.
Photo : Tarier pâtre (Aurélien Audevard)
Que soutient Natagora face aux changements climatiques ?
Face à ses constats, et forte de son expertise scientifique, Natagora a énoncé 5 recommandations, qu’elle ira porter avec un groupe de sympathisants le 29 novembre à Paris :
> Retrouvez nos actions pour le climat sur www.natagora.be/climat
Présente dans tout l’espace Wallonie-Bruxelles, Natagora possède de nombreuses réserves naturelles, réparties sur plus de 4.500 hectares. Le grand objectif de l’association est d’enrayer la dégradation de la biodiversité et contribuer au rétablissement d’un meilleur équilibre entre l’Homme et la nature.
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Jacques Schwers
Le 16/11/2015
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